Beto Shwafaty / Pernod Ricard Fellowship 2018
En résidence en mars et décembre 2018 et janvier 2019
Beto Shwafaty produit des installations, des vidéos et des sculptures en faisant appel à un large éventail méthodologique, usant de stratégies institutionnelles, d’un travail de recherche archivistique ou curatorial. Ses projets sont influencés par les notions d’appropriation, de dissociation et de traduction, donnant lieu à des œuvres développées sur de longues périodes. Dans sa pratique, il se concentre souvent sur la manière dont l’histoire informe la culture, dont les épisodes historiques trouvent des échos sur les objets, les espaces et les structures socioculturelles, produisent de nouvelles significations et des comportements partagés. Il s’intéresse aux sujets liés à l’histoire, à la sociopolitique, à l’architecture et au design en les considérant comme des éléments narratifs témoins de notre présent.
Ses expositions récentes incluent Condemned to be Modern, Barnsdall Gallery, Los Angeles ; Brazil by Multiplication [35th Panorama of Brazilian Art], MAM São Paulo (2017) ; Contract of Risk, Luisa Strina Gallery, São Paulo ; Hablemos de Reparaciones, Prometeogallery, Milano ; The Phantom Matrix (Old Structures, New Glories), Situ Project, São Paulo (2016).
- An ability to both create and destroy, Installation (25m²) comprenant cinq éléments : un rideau de bois, de bambou et de métal, une vidéo (avec une plynth de bois), une sculpture, un dessin mural et une image imprimée encadrée / collage.
NOTE D’INTENTION
« Mon projet consistera à retracer les trajectoires de Tarsila do Amaral et d’Oswald de Andrade à Paris, guidé par leurs correspondances conjointes avec Mario de Andrade. Je n’ai pas toutefois l’intention de me complaire dans la nostalgie en redonnant vie à des épisodes du passé, mais de créer une méthodologie hybride et quelque peu surréaliste, par laquelle fiction et documentations serviraient d’outils spéculatifs sur les influences subies par le couple et les subversions générées par leurs expériences.
À cet égard, ma stratégie consisterait à imaginer des rencontres, dialogues, collaborations et collisions imprévues (fictives) entre le couple et d’autres personnages, contextes, œuvres et productions passés tels que l’intérêt d’Hegel pour la révolution haïtienne lors de l’écriture de La Phénoménologie de l’esprit, ou Les Statues Meurent Aussi (1953) d’Alain Resnais et Chris Marker, les préparatifs du voyage de Josephine Baker et du Corbusier à Rio de Janeiro (1929), La négresse blanche de Brancusi (1923), la collections de photographies ethnographiques de Pierre Fatumbi Verger au musée du Quai Branly (1940), la reconstitution du mur de l’atelier d’André Breton au Centre Pompidou et d’autres influences qui pourront émerger lors d’échanges avec des chercheurs et d’autres collaborateurs - dans le cadre de ce processus de recherche. Ces rencontres seront considérées comme des moments de production pour composer des séquences narratives, des scripts, des partitions. Ces épisodes seront à articuler et à réarticuler, permettant une large gamme de formalisations : exposition, texte et performance / discussion, vidéo-essai, collection d’objets éphémères ... La recherche est un long processus et les œuvres sont des pauses provisoires où les choses peuvent émerger et prendre corps, gagner en pouvoir d’action et d’énonciation. »
- Beto Shwafaty dans l’atelier Pernod Ricard, mars 2018. Image : Mathilde Assier.
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