D’autres gestes : usages des patrimoines #2 (Autour du fonds Marc Vaux et autres enquêtes)
- Séminaire "D’autres gestes : usages des patrimoines #2"
D’AUTRES GESTES : USAGES DES PATRIMOINES #2
Autour du fonds Marc Vaux, et autres enquêtes
Vendredi 13 et samedi 14 mai 2016
À la Villa Vassilieff et au Centre Pompidou
Le séminaire D’autres gestes : usages des patrimoines #2 (Autour du fonds Marc Vaux et autres enquêtes) poursuit une réflexion entamée à Bétonsalon — Centre d’art et de recherche en 2014, lors d’un premier séminaire qui interrogeait les modalités de constitution, de conservation, de circulation et d’interprétation des archives et des patrimoines, notamment via la numérisation. Il invite conservateurs/trices, commissaires d’exposition, artistes, chercheurs/ses et personnes concernées à se pencher sur le fonds Marc Vaux et les enjeux qu’il soulève afin de partager des méthodologies, des usages, des recherches mais aussi des questions et des doutes rencontrés dans nos pratiques, lorsque nous nous attachons à remettre en mouvements l’histoire de l’art, à repenser les relations entre patrimoines et enjeux du présent — dans et au-delà des institutions. Le rôle de la photographie, comme objet patrimonial, comme document, comme témoin, comme œuvre, mais aussi comme indice, sera au cœur de ces journées, qui seront ponctuées de différents récits d’enquêtes. Pensé comme une école buissonnière, le séminaire se déplacera d’un lieu à un autre (réserves du musée, espace d’exposition, cinéma…), d’une image à une autre, d’une histoire à une autre, pour imaginer d’autres gestes, d’autres usages inséparables du présent.
- Séminaire "D’autres gestes : usages des patrimoines #2"
Vendredi 13 mai
14h – 15h : Visite de l’exposition Groupe Mobile à la Villa Vassilieff
Avec Virginie Bobin et Mélanie Bouteloup (co-commissaires de l’exposition) et Ellie Armon Azoulay (chercheuse associée à l’exposition)
La visite reviendra sur certaines des enquêtes réalisées à partir et autour du fonds Marc Vaux (J.D. Kirszenbaum, Esther Carp…) et sur la manière dont le fonds a pu être investi et actualisé par les chercheurs et les artistes participants.
Langues : français / anglais
15h - 16h : Études d’images
15h – 15h20 : Ellie Armon Azoulay (chercheuse associée à l’exposition Groupe Mobile) : « Naviguer dans les archives : gestes, matérialité et intuition ».
En s’appuyant sur des images prises dans le fonds Marc Vaux en lien avec les recherches de certains participant-e-s, Ellie Armon Azoulay s’interrogera sur l’accessibilité aux archives non pas comme un droit d’accès, mais comme un défi lancé à la démesure. Comment trouver des points d’entrée, comment subvertir les hiérarchies et les canons, comment conférer une présence à une mémoire oubliée ou à l’anonymat ?
Langues : français / anglais
15h20 – 15h40 : Laura Benhayoun, Gabriela Lupu, Livia Melzi et Julio Perestrelo, étudiant-e-s en Master Photographie et Art contemporain à l’Université Paris 8, proposeront une réflexion autour de la photographie d’exposition à partir de l’œuvre de Suki Seokyeong Kang, Jeong 井 (2014-2015), présentée dans Groupe Mobile.
Langue : français.
15h40 – 16h : Florian Kleinefenn (photographe) : « La photographie comme transport, un leurre d’objectivité ? ».
A ses observations concernant les rapports entre œuvres d’art, artistes et photographes durant sa carrière professionnelle de photographe dans le monde de l’art, Florian Kleinefenn ajoutera des réflexions sur l’objectivité, les normes attendues, la volonté de l’artiste de posséder son œuvre à part entière, la notion de photogénie, la désinvolture par rapport à l’œuvre et la subjectivité la plus totale.
Langue : français.
16h – 16h20 : Discussion
16h20 – 16h30 : Pause
16h30 – 17h30 : Présentation de l’enquête menée autour de l’artiste fictive Sophie La Rosière.
Par Iris Haüssler (artiste), Catherine Sicot (commissaire), Michel Menu (chef du département recherche, C2RMF) et Philip Monk (directeur, Art Gallery de la York University), avec la participation des étudiant-e-s de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne Brest-Lorient-Quimper-Rennes.
Le projet Sophie La Rosière, initié par l’artiste Iris Haüssler, s’ancre dans l’histoire de la modernité parisienne : cette artiste fictive aurait vécu à Paris au début du XXème siècle et fréquenté les sœurs Jeanne et Madeleine Smith, à l’origine de la bibliothèque de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques (qui conserve notamment un fonds photographique). Pour ce nouveau projet, Iris Haüssler convoque différents « experts » (historiens de l’art, conservateurs, restaurateurs…), à qui elle soumet les productions de Sophie La Rosière et les « preuves » de son existence pour analyse : l’utilisation de méthodologies réelles et effectives permet alors de dessiner les contours d’une figure pourtant fictive. Les discussions avec ces professionnels de l’art, ces « enquêteurs » font ainsi émerger le personnage de Sophie La Rosière : la fiction se fait méthodologie.
Langue : français (à confirmer).
17h30 – 18h : "60 Pieces of a Lost Body", Autour de Bahman Mohassess
Par Morad Montazami (historien de l’art, commissaire-chercheur pour le Moyen-Orient et le Maghreb à la Tate Modern)
Présentation du film Fifi Hurle de joie (2013) de Mitra Farahani, autour de l’artiste iranien Bahman Mohasses, ainsi que du livre réalisé par Morad Montazami, avec un travail très particulier sur la photographie d’œuvres.
"Bahman Mohassess (1931-2010), peintre, sculpteur et metteur en scène, figure mythique de l’art moderne en Iran, fut quasiment le seul de sa génération à attaquer l’image du corps humain, dans la critique du progrès et le fétichisme de la destruction. Comment dès lors cet esprit iconoclaste nous a-t-il plongé dans une quête éperdument archéologique ? Celle de réassembler un semblant de corpus sur lequel lui-même revendiquait droit de vie et de mort. Nous avons tenté, sinon d’y répondre, du moins de nous mettre à l’épreuve, lors d’une anti-rétrospective organisée à Téhéran en mai 2015, intitulée Bahman Mohassess : 60 Pieces of a Lost Body."
Langue : français / anglais.
18h – 19h : Discussion autour d’un verre
20h – 22h : Projection de Fifi Hurle de Joie, de Mitra Farahani, suivie d’une discussion avec Mitra Farahani (artiste) et Morad Montazami (historien de l’art, commissaire-chercheur pour le Moyen-Orient et le Maghreb à la Tate Modern).
Hors-les-Murs : au cinéma Les 7 Parnassiens (98, bd du Montparnasse).
Fifi hurle de joie témoigne des deux derniers mois de la vie de Bahman Mohassess, légende de l’art moderne iranien. Ce curieux Diogène contemporain s’apprête à réaliser sa dernière œuvre après un exil volontaire d’une trentaine d’années. Celle-ci lui est commandée par deux admirateurs, Rokni et Ramin Haerizadeh – eux-mêmes artistes contemporains de renom. L’intrigue se dirige progressivement vers l’histoire de ce "chef-d’œuvre inconnu".
Plein tarif : 9.80 et 8.80 € - Tarif réduit : 7.20 €
Langue : Farsi (sous-titré français)
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- Séminaire "D’autres gestes : usages des patrimoines #2"
Samedi 14 mai
14h30 – 17h30 : Droit, accès et usages des patrimoines
14h30 – 15h30 : Elaine Lin (collection manager, Asia Art Archive) (dont 10 minutes de questions) :
Une contemporanéité kaléidoscopique : le cas de la collection Asia Art Archive
En 2012, Asia Art Archive (AAA) a publié la seconde édition de son e-journal Fieldnotes, proposant d’envisager l’archive comme une méthode dans le but d’illustrer la façon dont les différentes initiatives l’envisagent, pour contrer, compliquer, et ré-imaginer les systèmes par et dans lesquels les récits de l’art moderne et contemporain sont produits, circulent et sont reçus. Si l’archive est une méthode, quelles méthodologies peut-on adopter pour tirer les fils de ces multiples récits parmi la masse des données et des souvenirs ? Comment l’archive peut-elle générer ? Cette présentation soulèvera ces questions à partir de cas d’études de la collection de l’AAA.
Langue : anglais (une traduction vers le français sera proposée)
15h30 – 16h30 : Sumesh Sharma (commissaire, Clark House Initiative) (dont 10 minutes de questions). “Décoder les archives visuelles en forgeant des mythes » : comment lisons-nous des archives inanimées sans la présence de ceux qu’elles portent pour nous les raconter ?
Langue : anglais (une traduction vers le français sera proposée)
16h30 – 17h30 : Conclusion du séminaire par Arno Gisinger (photographe) et Virginie Bobin (responsable des programmes, Villa Vassilieff) - puis Discussion
Langue : français (une traduction vers l’anglais sera proposée)
17h30 – 19h : Discussion autour d’un verre
- Séminaire "D’autres gestes : usages des patrimoines #2"
- Séminaire "D’autres gestes : usages des patrimoines #2"
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PARTICIPANTS
Ellie Armon Azoulay - chercheuse
Née en 1987 à Paris, Ellie Armon Azoulay est écrivaine et chercheuse. Ses recherches s’appuient sur diverses archives et visent à adopter des approches historiques variées et les formes les plus expérimentales de la recherche audiovisuelle. Après avoir étudié l’histoire et la philosophie à l’Université de Tel Aviv, elle termine actuellement un Master en commissariat d’exposition à Central Saint Martin, à Londres. En 2016, elle fut chercheuse associée à la Villa Vassilieff, dans le cadre de l’exposition Groupe Mobile. Entre 2009 et 2014, elle fut correspondante pour le magazine Haaretz (IL) et elle opère toujours en tant que journaliste indépendante pour diverses publications artistiques. En tant que commissaire indépendante, elle fut à l’initiative d’une conférence et d’une série de courts films documentaires pour la télévision ayant pour thème le journalisme vu par l’art contemporain. Elle vit aujourd’hui à Paris et a publié récemment Local Wind, un essai autour des catalogues et des livres publiés par les artistes israéliens dans les années 1970 – 1980 (Tel Aviv : Public School Editions, 2014).
Mitra Farahani - artiste
Née en Iran, elle travaille entre Paris et Rome. Étudiante à l’ENSAD de Paris, elle réalise son premier documentaire sur une transsexuelle à Téhéran, Juste une femme (Sélectionné au festival de Berlin en 2002). Elle réalise en 2004 un documentaire sur l’amour et la sexualité en Iran. Citons également Behjat Sadr : le temps suspendu (2006), à propos d’une peintre majeure de la modernité iranienne. Son dernier film Fifi hurle de joie (2013) sélectionné au festival de Berlin, remporte le prix SCAM du cinéma du Réel, le grand prix de festival documentaire de la Rochelle et Bafici 2014. En 2014 son court-métrage David et Goliath n°45 (tourné à la Villa Borghese) ainsi que sa série de dessins sont exposés dans le cadre de l’exposition Unedited History au Musée d’Art moderne de la ville de Paris et au MAXXI de Rome. En 2015 à l’Académie de France à Rome, Villa Medici, elle développe son projet en cours A Vendredi Robinson.
Iris Häussler - artiste
Née en Allemagne en 1962, diplômée de l’Académie des Beaux Arts de Munich, Iris Häussler vit et travaille désormais à Toronto. Ses installations immersives révèlent les tensions à l’œuvre entre l’histoire, l’imagination et la mémoire. S’appuyant sur des récits aussi fictionnels que détaillés, Häussler joue de la frontière entre réalité et fiction, soulignant les entrelacements de l’histoire.
Florian Kleinefenn - photographe
Né en Allemagne, Florian Kleinefenn est photographe et vit et travaille à Paris. Spécialisé dans la photographie d’art, d’architecture et de théâtre, il travaille régulièrement pour les plus grandes institutions françaises et internationales. Son travail s’est également orienté récemment vers des reportages sociaux pour les musées industriels, avec des projets portés par le Musée des Beaux Arts et de la Dentelle de Calais et par le Musée de la Mine de Saint-Etienne. Ses recherches artistiques ont quant à elles été montrées à De Appel (Amsterdam), à la Dokumenta 8 (Kassel), à la Berlinische Galerie (Berlin) ou encore à la Villa Gillet (Lyon).
Elaine Lin - Collection Manager, Asia Art Archive
Passée par l’University College London (UCL) et la School of Oriental and African Studies (SOAS), diplômée d’histoire de l’art, Elaine Lin a rejoint l’Asia Art Archive en 2010 et a été à l’origine des nombreuses initiatives de l’institution en matière d’archivage dans la région, ainsi que du développement d’une bibliothèque et d’un fonds d’archives. Elle a organisé des ateliers d’archivage digital à Honk Kong et à Yangon, au Myanmar.
Morad Montazami – Historien de l’art
Commissaire-chercheur à la Tate Modern de Londres pour les collections Moyen-Orient/Maghreb, soutenu par Iran Heritage Foundation, il est l’auteur de textes sur des artistes tel que Jeremy Deller, Jordi Colomer, Allan Sekula, Farid Belkahia, Eric Baudelaire, Walid Raad, Hamed Abdalla Farid Belkahia, Bahman Mohassess, Behjat Sadr, Francis Alÿs, Zineb Sedira… Il fut co-commissaire de l’exposition Unedited History : Iran 1960-2014 au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et au MAXXI (Rome) en 2014-2015 ; et commissaire de l’exposition Volumes fugitifs : Faouzi Laatiris et l’Institut national des beaux-arts de Tétouan au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat (2016). Il dirige également la revue Zamân ainsi que les éditions Zamân Books, sur les études, la culture visuelle, l’art moderne et contemporain du Moyen-Orient et du Maghreb.
Sumesh Sharma - commissaire
Cofondateur du centre d’art Clark House Initiative, un projet né à Bombay en 2010, Sumesh Sharma en est le commissaire d’exposition, tout en officiant comme commissaire invité à la Biennale d’art contemporain africain Dak’Art 2016, au Sénégal. Sa pratique s’oriente autour de ces histoires alternatives dessinées, entre autres, par le mouvement Black Arts, par les sciences économiques et sociales, par l’histoire de l’immigration dans les pays francophones… Il organise actuellement un projet qui sera présenté au Showroom (Londres) et au Centre Pompidou (Paris) en 2017, et dès 2016 à la Athr Gallery (Jeddah) et à la New Gallery (Paris). En tant que commissaire, il a travaillé en lien avec la Kadist Art Foundation (Paris), Para Site (Hong Kong), Villa Vassilieff (Paris) et le Stedelijk Museum Bureau (Amsterdam). Il a été sélectionné pour les programmes de résidences de la Manifesta Online Residency, de la San Art Vietnam, de la Cité des Arts (Paris), et a été le ICI Fellow du Senegal en 2014.
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