Ecole supérieure d’art de Bretagne - Lorient / Workshop "Sophie La Rosière"
WORKSHOP SOPHIE LA ROSIÈRE
Du 10 au 12 mai 2016 à la Villa Vassilieff
Avec Iris Häussler, Catherine Sicot, Philippe Monk et les étudiantes et anciennes étudiantes de Julie Morel : Marie Cotonea, Clothilde Vacherias, Yoo Jean Kim, Ana-Catalina Escobar, Roxane Jean et Raphaëlle Peria.
Développé depuis 2009, le projet au long cours Sophie La Rosière est un projet menée par l’artiste Iris Häussler (né en Allemagne en 1962, vie et travaille à Toronto) et présenté à la Villa Vassilieff. Il s’ancre dans l’histoire de la modernité parisienne en suivant la biographie détaillée d’une artiste fictive ayant vécu dans le Paris du début du XXème siècle, Sophie la Rosière redécouvre des méthodologies et des modèles possibles, pour mieux appréhender la construction de l’histoire de l’art.
Plus d’informations sur le projet Sophie la Rosière ici.
Durant trois jours, les étudiantes de l’Ecole supérieure d’art de Bretagne - Lorient étaient invitées à apporter leur collaboration au projet Sophie La Rosière en composant de nouvelles approches de cette fiction et en en complexifiant le récit. Cet atelier mené par Iris Häussler et Catherine Sicot invitait les étudiantes à imaginer une restitution de leur travail autour d’un « Diner de Têtes » organisé à la Villa Vassilieff en compagnie de professionnels ayant apporté leur contribution à ce projet.
Mardi 10 mai :
Rencontre avec Iris Häussler (artiste) et Catherine Sicot (commissaire d’exposition) à la Villa Vassilieff. Après une première présentation des différentes strates qui composent le projet Sophie La Rosière les étudiantes étaient invitées à explorer les archives de la bibliothèque Smith-Lesouëf dans laquelle sont conservés des livres et albums photos ayant appartenu aux soeurs Smith (personnages réels qu’Iris Häussler intègre à l’histoire de Sophie La Rosière). Cette visite a été organisée avec la complicité de la FNAGP, institution partenaire de la Villa Vassilieff pour le projet Sophie La Rosière.
Découverte d’une sélection choisie d’ouvrages appartenant aux archives de la bibliothèque Smith-Lesouëf (FNAGP).
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Mercredi 11 mai et jeudi 12 mai :
Les processus d’enquête et les oeuvres produites par Iris Häussler et ses collaborateurs au cours du projet Sophie La Rosière, de même que les matériaux collectés dans le fond d’archives de la bibliothèque Smith-Lesouëf ont nourri les propositions des étudiantes. Celles-ci ont élaboré des versions alternatives ou complémentaires de la biographie de Sophie La Rosière (images, textes, performances), tout en imaginant, à l’invitation d’Iris Häussler, un « Diner de Têtes ». Le menu, l’ambiance, le rythme et les échanges ont ainsi été pensé par les étudiantes comme un ensemble chorégraphié sollicitant différents professionnels ayant participé à l’élaboration du projet. A la croisé de l’archéologie, de l’art culinaire et des processus de réminiscence psychologique, ce « Diner de Têtes » puisait dans les méthodologies du projet Sophie La Rosière et prenait appui sur l’histoire de la Villa pour créer un moment d’échange et de convivialité.
Préparation du Diner de Têtes et extraits :
Vues du workshop Sophie La Rosière avec les étudiantes et ex-étudiantes de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorient à la Villa Vassilieff. Image : Villa Vassilieff
Vues du "Diner de Têtes" orchestré par les étudiantes et ex-étudiantes de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorient à la Villa Vassilieff. Image : Villa Vassilieff
Ana-Catalina Escobar, (sans titre), 2016, bocal en verre, infusion, fleurs, cheveux. Image : Villa Vassilieff
« Mon arrière grand-mère disait que Sophie, comme elle avait l’habitude de la nommer, était une figure atypique du Montparnasse artistique des années 1900 et il semble que ce soit durant un repas festif qu’elle ait vu sont patronyme se changer en pseudonyme. Peintre, elle avait de fervents admirateurs et s’amusait à répéter :
« Je m’appelle Basset, Sophie Basset. C’est nature, c’est rustique mais sans aucun éclat. Je voudrais changer de nom. Si je devais prendre un pseudonyme, ce serait celui de La Rose, ou plutôt, non, celui de La Rosière. »
Et c’est ainsi que, sans aucun intérêt légitime, l’amie réussit à imposer ce nom de La Rosière comme pour opérer une amnésie sélective et rejeter dans le même temps tout ce qui a trait à sa vie passée. Je crois que cet évènement eut lieu juste après la mort de son père, entre 1904 et 1905. Elle décide donc de changer de vie et son entourage se prête au jeu.
D’ailleurs, il apprécie assez cette pointe d’ironie, le besoin insatiable d’autodérision de celle qui refusait toute forme d’engagement matrimonial.
Il parait aussi qu’elle aurait déclamé lors du même repas :
« En plus de m’appeler Sagesse, nommez-moi Nymphette, Innocence, Vertu et récompensez-moi donc pour ma conduite irréprochable. Faites-moi Reine des abeilles et je vous donnerai le meilleur miel. Mais si vous tombez sous le charme de mon apparente sérénité, vous pourriez à la fois en être sidéré . » »
Clothilde Vacherias, 2016 (extrait). Récit présenté sous la forme d’une intervention au cours du Diner de Têtes.
Vues du "Diner de Têtes" orchestré par les étudiantes et ex-étudiantes de l’Ecole Supérieure d’Art de Lorient à la Villa Vassilieff. Image : Villa Vassilieff
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