Ingela Ihrman / Pernod Ricard Fellowship 2019
- Portrait d’Ingela Ihrman dans le studio Pernod Ricard, Villa Vassilieff, 2019
Ingela Ihrman est née en 1985 et vit à Malmö, en Suède. Elle a étudié à la Konstfack de Stockholm et a obtenu son diplôme des Beaux-Arts en 2012. Sa pratique évolue librement entre la performance, les installations et l’écriture. Les costumes et la mise en scène sont des éléments récurrents dans ses propositions, qui donnent vie à des créatures qui éclosent ou naissent. Son travail est caractérisé par des techniques artisanales tactiles et un absurdisme poétique, et emprunte tant au théâtre amateur qu’à la science. Son travail aborde différentes notions telles que les normes limitantes, la solitude et l’appartenance, et les relations entre les différentes formes de vie. Ingela Ihrman a récemment présenté des expositions personnelles comme Varm saft, Kristianstads Konsthall (2018), The Inner Ocean, der TANK, l’Institut Kunst, l’Académie FHNW d’art et de design, Bâle (2017) et Future Flourish à Tensta Konsthall, Stockholm (2016). Elle a également participé à des expositions collectives : Omnejd, Lunds Konsthall (2018), Metemorphoses – let everything happen to you, Castello di Rivoli, Turin (2018), la 11ème Biennale de Gwangju, The Eighth Climate (What does art do ?) (2016) ; The Swamp Biennal, Art Lab Gnesta (2016) ; Survival K(n)it 7, Centre letton d’art contemporain, Riga (2015). Ihrman a réalisé la scénographie et les costumes pour IMMUNSYSTEMET, un spectacle de danse de Rosalind Goldberg, Sandra Lolax et Stina Nyberg (2017). Elle travaille actuellement sur une pièce de théâtre avec la réalisatrice Maja Salomonsson qui débutera à l’Ögonblicksteatern à Umeå, au courant de l’automne 2018.
La relation de l’artiste avec son estomac est à l’origine de son projet pour le Pernod Ricard Fellowship. Au cours de ses recherches, l’artiste vise a approfondir ses connaissances sur le métabolisme, la flore bactérienne et le « cerveau intestinal » (le système nerveux de l’intestin). Elle s’intéresse particulièrement à l’expression suédoise « orolig mage » (estomac souffrant à l’agonie), qui signifie à la fois un esprit inquiet et des intestins bouleversés. Pour son projet, l’algue verte Ulva intestinalis fonctionnera comme un lien entre la flore intestinale et la flore marine - un chemin glissant dans l’eau, où les algues ont la capacité de lier l’énergie du soleil. Au fil du temps, la lumière du soleil convertie par la plante se métamorphose en combustibles fossiles. Le projet d’Ihrman vise notamment à déterminer si les réserves d’énergie dans l’estomac peuvent être aussi valorisées que les couches de pétrole brut situées à l’intérieur de la Terre. L’artiste souhaite faire converser la nature et l’anatomie, en explorant l’idée du temps, de la lumière et des algues qui contribuent à la formation de la graisse molle de l’estomac ainsi que des combustibles fossiles. L’artiste a l’intention de travailler avec des biologistes marins, des spécialistes de la permaculture, ainsi que des scientifiques de la médecine traditionnelle et alternative.
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