Samit Das / Pernod Ricard Fellowship 2017
En résidence en mai, octobre et décembre 2017
Samit Das (1970, Jamshedpur, Inde) a étudié les beaux-arts à Santiniketan, Kala Bhavan, Inde avant d’intégrer un post diplôme au Camberwell College of Arts à Londres grâce à une bourse du British Council. Sa pratique artistique comprend la peinture, la photographie, les arts interactifs et la création d’environnements multi-sensoriels à travers des installations artistiques et architecturales. Il porte un intérêt particulier aux archives et à la documentation.
Le travail de Samit Das a été présenté dans de nombreuses expositions monographiques et collectives en Inde et à l’étranger. Il a notamment pris part à la biennale de Dakar, Sénégal. Il a documenté la maison Tagore à Calcutta (1999-2001). Le fruit de ses recherches sur l’architecture de Santiniketan, débutées lors de son master, a été publié dans Architecture of Santiniketan : Tagore’s concepts of space (Niogy Books, Delhi). Il a été commissaire de quelques expositions historiques comme The Idea of space and Rabindranath Tagore and Resonance of Swami Vivekananda et Art of Nandalal Bose. Son édition d’artiste, Hotel New Bengal, a été publiée en 2009 (Onestar Press, France). Il a récemment reçu la bourse de recherche ProHelvetia New Delhi pour visiter la Suisse.
- Projet d’installation inspiré par Le Corbusier’s Chandigarh Villa (détails), Chandigarh Museum, 2001.
NOTE D’INTENTION
« Pendant ma résidence avec le Pernod Ricard Fellowship, j’entends enquêter sur le vocabulaire visuel de l’art moderne indien en résonance avec Paris, considérée comme capitale culturelle du monde. Je suis intéressé par la réévaluation de l’idée de modernisme en Inde et du rôle de l’art dit « occidental », en me concentrant en particulier sur les nombreux artistes indiens qui ont séjourné et vécu en France. L’histoire de la colonisation en Inde est longue et complexe, ce qui rend difficile la recherche d’archives sur le sujet et en particulier des documents qui ont eu et ont encore indirectement un effet sur l’art. En effet, des cas de fusions des différents styles constitutifs des arts indiens ont été observé à de nombreuses périodes, et ces phénomènes ont fait émerger une imagerie nouvelle dans les années quarante. L’héritage de ce style composite est toujours d’actualité et il faut se familiariser avec ses formes pour comprendre les pratiques artistiques contemporaines en Inde.
J’ai été témoin de l’amnésie historique qui se fait au détriment de l’ère moderniste en Inde, après le mouvement de l’« Ecole du Bengale ». Ce courant aux multiples facettes comprend non seulement la peinture mais aussi le théâtre, la critique d’art, la musique, la sculpture, la décoration… Il y a aujourd’hui un besoin crucial de rendre cette période accessible afin de comprendre le Modernisme ainsi que l’art moderne et contemporain en Inde. L’étude des sources collectées tant des musées, des collections privées que des journaux en France permettrait une meilleure compréhension des artistes indiens qui ont séjourné et vécu en France à la fin des années quarante et cinquante, comme Nirode Mazumdar, Krishna Reddy et Akbar Padamsee. »
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