Bourse de recherche Chaire Global South(s) à la Maison des Sciences de l’Homme
Pour la deuxième année consécutive, la Villa Vassilieff et le Collège d’études mondiales / Fondation Maison des Sciences de l’Homme lancent un appel à candidatures pour un séjour de recherche adressé aux chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales travaillant dans un pays non-occidental.
Description de la bourse
Le/la lauréat.e travaillera d’une part en lien avec la Chaire Global South(s) et de l’autre avec l’équipe de la Villa Vassilieff, autour d’une recherche s’inscrivant dans le cadre de la politique scientifique générale du Collège d’études mondiales et tout particulièrement avec au moins l’une des thématiques suivantes développées au sein de la Chaire Global South(s) :
Etudier la circulation des idées et des modalités de production artistiques et culturelles entre l’Europe et le monde ;
Etudier dans une perspective critique les différentes modalités de représentation de l’ "autre".
En 2018-2019, nous souhaitons poser particulièrement la question de la production artistique dans des conditions difficiles, telles que les conflits, les migrations, la censure politique ou encore les désastres naturels... Nous favorisons les projets de recherche interrogeant le rôle de l’art comme outil de médiation, de réflexion ou d’action dans des situations de crise.
La Villa Vassilieff prend en charge les frais de voyage du chercheur et le Collège d’études mondiales lui attribue une allocation de 2.700€ pour les 4 semaines de résidence afin de soutenir les frais de séjour.
Le/la chercheur.se bénéficie d’un accompagnement sur mesure fait de rencontres particulières avec des chercheurs et des professionnels de l’art, de l’accès à un riche réseau d’institutions en France et à l’étranger. Les chercheurs profitent aussi des nombreux programmes de recherches développés par la Villa Vassilieff en collaboration avec des musées, des archives publiques et privées, des universités (comme par exemple le réseau inter-universitaire Usages de Patrimoines Numérisés, dont la Villa Vassilieff est partie prenante) ou encore des écoles d’art, l’accent étant mis sur des ressources rarement exploitées. Enfin, les chercheurs sont invités à participer au programme vivant d’événements se déroulant au sein du Collège d’études mondiales et de la Villa Vassilieff.
Conditions d’admission
L’appel à candidatures est clos pour l’année 2018.
BOURSIER 2019 : PATRICK D. FLORES
Patrick D. Flores, Professeur (Histoire de l’art, Théorie, Critique, Art philippin), Département des études artistiques, Université des Philippines, Diliman est le lauréat de l’appel à candidature Villa Vassilieff - Collège d’études mondiales (FMSH). Patrick D. Flores sera en résidence à Paris en juin 2019.
- Nena Saguil à la Galerie Greuze
Projet de recherche de Patrick D. Flores
"L’esprit et le sentiment du présent" : Nena Saguil et les artistes femmes du Sud à Paris
Extrait :
Cette recherche retrace le travail de l’artiste philippine Nena Saguil (née en 1924) à Paris. En 1954, Saguil parcouru la France pour étudier l’art après avoir précédemment exposé à Manille dès la fin des années 1940. Si Saguil est ici le sujet principal, le discours généré autour d’elle mène à une constellation d’autres artistes femmes de différentes parties du monde, au-delà de l’Europe et des États-Unis. Ce projet dresse les liens de Saguil avec Tarsila do Amaral (Brésil), Amrita Sher-gil (Inde) et Pan Yuliang (Chine). Réunir ces artistes femmes qui toutes ont séjourné à Paris dans la première moitié du XXème siècle, c’est mettre en lumière l’histoire des femmes artistes du Sud et, inévitablement, proposer un modèle d’historiographie de l’art reflétant de manière décisive les catégories de genre et le Sud dans la production d’une modernité postcoloniale (ou décoloniale). Cette recherche dialogue avec les efforts pour introduire une cartographie différente de l’histoire de l’art : rassembler des artistes femmes du Sud à Paris. Ceci étant, elle révèle une hétérochronie excentrique : raconter l’époque du moderne par le biais du travail de ces artistes à Paris, à travers les espaces et les temporalités du XXème siècle. C’est pourquoi elle investi le concept d’ "intervalle", cet écart ou cette lacune entre une linéarité historico-artistique et une pratique idiosyncratique ou perturbatrice d’artistes femmes postcoloniales des Philippines, du Brésil, de l’Inde et de Chine.
- Patrick D._Flores, bibliotheque des archives de l’UNESCO, 2019
- Nena Saguil, untitled, 1947
La Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH), créée en 1963 par l’historien Fernand Braudel, a pour but de promouvoir l’étude des sociétés humaines et la recherche en sciences humaines et sociales, en relation avec les autres champs du savoir.
Elle a pour mission l’internationalisation de la recherche en SHS, en favorisant la mobilité et l’accueil de chercheurs, l’incubation de projets de recherche à caractère interdisciplinaires et collaboratifs, la diffusion des connaissances et la valorisation de la recherche.
Elle accueille et promeut des infrastructures ou instruments collectifs de recherche, ainsi que des réseaux institutionnels nationaux en SHS. Elle a pour vocation l’accueil de fondations abritées ayant un lien étroit avec son objet social.
Fondation privée reconnue d’utilité publique (FRUP), elle est destinée à recevoir des financements pour la réalisation d’activités d’intérêt général et à but non lucratif liés à ses missions.
Plus d’informations ici.
Le Collège d’études mondiales, créé en 2011 par le sociologue Michel Wieviorka, est un espace intellectuel où des projets dirigés par des chercheurs internationaux se développent dans un cadre résolument pluridisciplinaire.
Il promeut de nouvelles façons de réfléchir et de travailler : la recherche du philosophe et de l’économiste, celle du médecin et du politiste, du littéraire et de l’anthropologue se nourrissent mutuellement dans la compréhension des changements qui caractérisent le monde contemporain.
L’activité scientifique du Collège est organisée autour de trois axes : "Nouvelles normes et institutions", "Repenser le social" et "Subjectivités : productions et savoirs", qui visent à étudier ces changements, individuels et systémiques.
Le fonctionnement du Collège s’articule autour de chaires, d’initiatives (incubation de programmes) et de séminaires de recherche.
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