Euridice Zaituna Kala
Euridice Zaituna Kala est une artiste mozambicaine basée à Paris. Son travail artistique s’intéresse aux métamorphoses culturelles et historiques, à ses manipulations et ses adaptations. L’artiste cherche à mettre en lumière la multiplicité des périodes historiques et des relations sociales depuis une perspective du continent africain qui est au coeur de ses réflexions. Ces récits se déroulent dans les espaces de départ, de rencontres…sous la forme d’installations, de performances, d’images et de livres.
Elle a été formée à la photographie à la Market Photo Workshop (MPW-2012) à Johannesburg. Elle a présenté de nombreuses performances dont Mackandal Turns into a Butterfly : a love potion, La Galerie, Noisy-le-Sec (2018) et Euridice Kala Shows and Doesn’t Tell, galerie Saint-Séverin, Paris (2018). Elle a participé à de nombreuses expositions collectives dont la 14e Fellbach Triennial for Small Sculpture : 40,000 – A Museum of Curiosity (2019), Le pouvoir du dedans, La Galerie, Noisy-le-Sec (2018), Mistake ! Mistake ! Said the Rooster… and stepped down from the Duck, Lumiar Cité, Lisbonne (2017), Infecting the City, Cape Town (2017) et (Co)Habitar, Casa da America Latina, Lisbonne (2017). Elle a été nominée pour le prix SAM Art Projects (2018) et le prix du talent contemporain de Fondation François Schneider (2018). Son travail sera également inclus dans la seconde édition de la Lagos Biennal (2019), Hubert Fichte : Love and Ethnology à la Haus der Kulturen der Welt, Berlin (2019 -2020), et dans la 1ére édition de la Triennale de Stellenbosh (2020).
Elle est également la fondatrice et co-organisatrice de e.a.s.t. (Ephemeral Archival Station), un laboratoire et une plate-forme pour des projets de recherche artistique à long terme, établis en 2017.
- Euridice Zaituna Kala ©Teo Betin 2018
Le projet artistique : ARCHIVE FRAGILE
Trois ans se sont écoulés depuis mon arrivée en France. Trois années au cours desquelles j’ai assisté à de nombreux changements, autant au niveau personnel qu’au niveau sociétal. J’ai été témoin du vote pro-Brexit, de l’élection de Trump ; je me suis mariée, j’ai donné naissance à mon fils, j’ai passé du temps dans les bureaux de la préfecture du Val-de-Marne, assistée à l’arrivé au pouvoir d’Emmanuel Macron, à la disparition de Bowie et de Prince. J’étais là à la sortie de l’album Lemonade de Beyonce, à la naissance du mouvement #metoo, à celui des Gilets Jaunes… Trois année d’événements dessinant, dans leurs contextes, une histoire collective que nous partageons à chaque instant à travers nos avatars virtuels. Nous n’avons dès lors jamais été si proches autant de l’actualité que nous partageons que de nos extraordinaires et pourtant si banals évènements individuels. Le projet ARCHIVE FRAGILE est un projet artistique autant qu’une expérimentation sociale. C’est un voyage dans le temps qui propose de se positionner dans le futur pour regarder le passé et relativiser les inquiétudes du présent. Avec ce projet, je souhaite concevoir une plateforme digital interactive qui prendra appuis sur les réseaux sociaux (notamment Instagram), pour refléter la porosité et la fragilité de notre mémoire virtuelle collective. En prenant comme point de départ les archives de Marc Vaux, cette collection d’images qui dessine les contours du Montparnasse du milieu du XXème siècle, je souhaite réfléchir à leurs contextes d’apparition, les mélanger avec mes propres archives, explorer leur fonctionnement mais aussi leurs traces et leurs manques avec un procédé de déchiffrage de l’histoire à la fois fictionnel ou réel, mêlant les langages de l’archéologie et de l’anthropologie virtuelles.
- Euridice Zaituna Kala, (Tedet) Telling time - from COMPOUND to CITY (2014), Performance, Johannesburg © Akona Kenqu, Public Acts, © ADAGP, Paris, 2019
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