Mia Brion : Take me with you
Mia Brion, Take me with you, 2020, texte / collage numérique, œuvre réalisée dans le cadre du projet de soutien à la création « Après », Bétonsalon – Centre d’art et de recherche & Villa Vassilieff, TRAM Réseau art contemporain Paris / Île-de-France, 2020
Take me with you prend la forme d’une fan fiction (œuvre que certain·e·s fans créent pour prolonger, amender ou même totalement métamorphoser un objet culturel qu’il·elle·s affectionnent) de la série The OA, annulée par Netflix après 2 saisons (sur les 5 prévues). Créée par Brit Marling et Zal Batmanglij en 2016, cette série raconte l’histoire d’une jeune femme nommée Prairie Johnson qui refait surface après avoir disparu pendant sept ans. Prairie s’identifie désormais comme étant « l’AO » (l’Ange Originel) et a retrouvé la vue (elle était aveugle avant sa disparition).
En ligne, de nombreu·x·ses fans de la série s’échangent des indices tirés dans ou en dehors des épisodes pour imaginer la suite de cette dernière. Ces groupes cherchent sans cesse de nouvelles clés de lecture, rejouant les enjeux d’intelligence collective abordés par la série, mettant à contribution leur temps et investissant de nouveaux espaces, allant jusqu’à manifester devant le siège de Netflix pour #SaveTheOA / #TheOAisReal (sauvez l’AO / l’AO est réel). Pour certain·e·s, l’année 2020 apparaît comme la saison 3 de la série déplacée dans notre monde. Le monde a-t-il été annulé ou alors sommes-nous tou·te·s dans la saison 3 ?
L’œuvre de Mia Brion est composée de cinq captures d’écran issues de la série et de son univers, légendées par cinq strophes composées chacune de huit vers libres. Les règles de versification font écho aux cinq saisons prévues de la série et aux huit épisodes qui composent chaque saison.
Cette oeuvre, approche le concept de “transbiographie” défini par l’artiste comme un tramage de biographies (celles des différents personnages, des créat·eur·rice·s de la série et la sienne). Étymologiquement, trame vient de trans meare, soit “glisser au delà” ; et indique l’état transitionnel, sans début ni fin, d’une chose. Ces histoires se mêlent en synchronicité pour tisser ou déceler de nouveaux récits.
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