Andrea Ancira / Pernod Ricard Fellowship 2016
En résidence du 13 février au 16 mai 2016
À PROPOS D’ANDREA ANCIRA
Andrea Ancira (Mexico, 1984), est une chercheuse et curatrice indépendante basée à Mexico. Elle s’intéresse aux pratiques artistiques contemporaines expérimentales et à leurs rôles dans la formation d’identités sociales, de discours et de sensibilités. Son approche de ces pratiques, que ce soit dans le champ du son ou de l’image, s’appuie sur leur possible implication dans la conformation des idées d’utopie, de révolution et de communs. La perspective depuis laquelle elle explore ces phénomènes se nourrit de multiples cadres théoriques comme le marxisme, l’histoire des cultures et politiques contemporaines, le féminisme, les études de la décolonisation, parmi tant d’autres. Son travail a été publié sur des plateformes à la fois académiques et non-académiques. Depuis août 2014, elle fait partie de la plateforme de recherches curatoriales "Technologie, médias audiovisuels, et expérimentations artistiques" au Centro de la Imagen à Mexico DF.
PROJET DE RECHERCHE
Teo Hernández : estallar las apariencias (Teo Hernández : briser les apparences) est un projet curatorial mené par Andrea Ancira et Regina Tattersfield. Encore au stade de recherche, il s’attache à examiner et exposer les archives remarquables de Teo Hernández (1939-1992), un artiste mexicain néo-avant-garde dont le travail a souvent été négligé par les récits historiques artistiques et filmiques. La pertinence de son travail réside dans sa nature expérimentale et interdisciplinaire, qui est largement documentée dans ses journaux et notes sur le cinéma. Ses écrits, entre la prose, la philosophie et la poésie, révèlent une recherche artistique rigoureuse autour du mouvement, de l’espace, du corps et de l’image.
Teo Hernández était dévoué à une pratique d’avant-garde obstinée et rigoureuse inextricablement liée à sa vie. Il est né à Mexico où il a créé le Centre pour la Cinématographie Expérimentale (CEC) parmi d’autres initiatives artistiques. A partir de 1966, il a vécu et travaillé à Paris où il a fondé MétroBarbèsRochechou Art (1980), un collectif artistique expérimental. De plus, avec Stéphane Marti, Maria Klonaris, Katerina Thomadaki, Michel Nedjar, and Lionel Soukaz, il est devenu l’un des représentants majeurs de L’école du corps, une pratique d’investigation profonde sur le genre et les identités corporelles.
Ce projet tend à attirer l’attention et rendre visible le travail expérimental de cet artiste depuis une perspective totale et transversale qui évalue ses archives (films, photographies, diapositives, lettres et écrits) comme un corpus de pratiques et de pensées complet. Parmi d’autres matériaux, les archives comprennent 200 films de diverses durées (de 7 secondes à 300 minutes) et formats (8, Super8, 16 mm, vidéo), diapositives, photographies, ainsi que 23 journaux et notes dans lesquels il a développé sa pensée issue de sa propre expérience artistique. Ses archives sont actuellement conservées au MNAM-CCI-Pompidou et à la Bibliothèque Kandinsky. Cette recherche sera un élément clé pour la matérialisation du projet curatorial susmentionné, qui sera développé à partir de mars 2017 au Centro de la Imagen (Mexico DF). Parmi plusieurs activités avec des spécialistes sur le sujet, en plus d’un programme publique et un projet éditorial, ce projet envisage une lecture contemporaine des archives de Hernández par quatre artistes mexicains.
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