Événements
Samedi 24 février, 15h - 18h
LATEX, LICORNE, LANGUES : POUR UNE RECHERCHE INDIGNE
Conversation entre Mercedes Azpilicueta, Elisabeth Lebovici (sous réserve), Inga Lāce et Virginie Bobin
- Mercedes Azpilicueta, Untitled, 2018. Courtesy : Mercedes Azpilicueta
L’artiste argentine Mercedes Azpilicueta se présente volontiers comme une chercheuse « indigne ». Au cours de sa résidence à la Villa Vassilieff dans le cadre du Pernod Ricard Fellowship, elle entame l’écriture d’un scénario pour une performance à venir, où se croisent aussi bien l’œuvre de l’artiste franco-argentine Lea Lublin, la série de tapisseries énigmatiques La dame à la licorne, l’esthétique littéraire du Neobarroso Rioplatense, le reggaeton chilien, des personnages imaginaires et vagabonds de l’infra-monde, où encore les théoriciennes Suely Rolnik et Gloria Anzaldúa.
Nourri de séances de travail avec la chorégraphe Pauline Simon, Jean-Baptiste Veyret-Logerias (interprète et auteur de projets de spectacle vivant, praticien en psychopédagogie de la perception), l’actrice Emmanuelle Lafon, l’artiste et designer Lucile Sauzet, la réalisatrice Hélène Harder ainsi que des ateliers publics, le scénario de Mercedes Azpilicueta témoigne d’un processus de recherche qui saute allègrement les genres, les disciplines et les époques, s’incarne dans des voix et des langues multiples, sollicite les sens autant que la pensée et invite à la joie d’une construction collective, bancale et volontairement corrompue.
La conversation se déroulera dans les espaces de l’exposition Akademia : Performing Life, visible jusqu’au 24 mars à la Villa Vassilieff, dans laquelle Mercedes Azpilicueta présente Pink popping plank (2018), une œuvre à la fois sculpture, décor, scénario et partition à activer.
Conçue par les commissaires Solvita Krese, Inga Lāce (Latvian Center for Contemporary Art) et Camille Chenais (Villa Vassilieff), l’exposition Akademia : Performing Life compose elle-même un récit polyphonique autour de la communauté artistique fondée par Raymond Duncan, en s’attachant à une figure moins connue, celle de la danseuse et écrivaine lettone Aia Bertrand. Comme les tissages réalisés par ses membres de manière autodidacte, l’exposition entremêle les fils du mythe, de la recherche curatoriale et artistique, et de l’interprétation subjective des histoires produites par et autour de l’Akademia.
En présence de la réalisatrice Hélène Harder, et avec la participation des sandales de Raymond Duncan, de tumeurs en latex, d’une licorne et de quelques poèmes.
Langues : anglais, français, espagnol, letton, …
Mercedes Azpilicueta est une artiste argentine basée aux Pays-Bas. S’appuyant sur une approche transdisciplinaire, elle développe au sein de sa pratique artistique des projets qui explorent les qualités affectives du langage et de la voix, la dimension politique du désir féminin et les liens entre les formes d’incarnation, les glocalités et la notion de résistance. Prenant comme point de départ sa propre subjectivité et ses propres expériences mentales et physiques - telles que des techniques mnémoniques et littéraires, ou la mise en relation de paysages sonores aux conditions sociales et culturelles -, elle propose des œuvres qui laissent une place à la contingence et l’improvisation. Un des moteurs de son travail est une recherche de connaissance de l’autre à travers le développement de relations non-rationnelles.
Inga Lāce est commissaire d’exposition au Latvian Center for Contemporary Art (LCCA) de Riga et Curatorial Fellow au centre d’art De Appel (Amsterdam, 2015-2016) où son examen des rapports tissés entre nature et culture, institutions (artistiques) et écologie a mené à la production d’un symposium et d’une publication. Elle a, récemment, été la commissaire de l’exposition Resilience. Secret Life of Plants, Animals and Other Species à Бükü à Leipzig en Allemagne et, avec Andra Silapetere, de Lost in the Archive (2016) qui a pris pour point de départ les archives institutionnelles du LCCA. Elle a également assuré le commissariat de l’exposition (Re)construction of Friendship (2014) dans l’ancien bâtiment du KGB de Riga. Elle a co-édité l’ouvrage Revisiting Footnotes. Footprints of the Recent Past in the Post-Socialist Region (2015), avec Ieva Astahovska et a été la commissaire des septièmes et huitièmes éditions du festival d’art contemporain Survival Kit avec Solvita Krese (2015-2016).
+++
EXPOSITION
Akademia : Performing Life
À la Villa Vassilieff
13 Janvier - 24 Mars 2018
Avec : (-)auteur, Mercedes Azpilicueta (Pernod Ricard Fellow 2017), Ieva Balode, Yaïr Barelli, Aia Bertrand, Raymond Duncan, Ieva Epnere, Barbara Gaile, Daiga Grantina, Myriam Lefkowitz, Mai-Thu Perret, Andrejs Strokins
Commissaires : Solvita Krese & Inga Lāce (Latvian Center for Contemporary Art)
Commissaire associée pour la programmation des événements : Camille Chenais
L’exposition « Akademia : Performing Life » (« Akademia : performer la vie ») se penche sur les récits et la philosophie émanant de l’Akademia, une communauté et une école, qui, des années 1910 aux années 1970, proposait des cours de danse, d’art et d’artisanat, accueillait une galerie d’art, une maison d’édition et montait des pièces de théâtre et de danse. Fondée par Raymond Duncan, danseur et artiste américain, et codirigée à partir de 1920 par Aia Bertrand, danseuse et écrivaine lettone, l’Akademia fut une incarnation de leur syncrétisme idéologique qui mêlait principes socialistes, désir de raviver la Grèce antique et un mode de vie « naturel » letton. À travers la présentation d’archives, d’œuvres contemporaines et d’objets produits par l’Akademia, l’exposition souhaite explorer les notions et principes incarnés à ses débuts comme des potentielles alternatives aux modèles traditionnels d’éducation, de création et de vie communautaire tout en questionnant leurs parts d’ombre.
Pour plus d’informations cliquez ici
Mercedes Azpilicueta
Pink popping plank, 2018
Une sculpture, un décor, un script, une partition
Courtesy Mercedes Azpilicueta
Mercedes Azpilicueta présente ici ce qu’elle nomme ses « scripts ». Des sortes de grandes broderies sur plastique où se mêlent différents dessins presque hiéroglyphiques qui jouent le rôle de symboles de gestes et d’actions récoltés dans la sphère intime, publique ou artistique créant un système mnémotechnique empirique et subjectif. Ces œuvres forment ainsi des partitions, point de départ, au développement de son travail performatif.
Au cours de l’exposition, elle organisera plusieurs ateliers durant lesquels elle souhaite interroger un ensemble d’éléments correspondant aux scripts en cours de réalisation. En utilisant le corps comme appui, cet ensemble sera modifié, traduit, ajouté, extrait, corrigé et remis en question. Cette pratique multidisciplinaire, tissant lien entre broderie, dessin, performance, danse, et vie quotidienne, fait écho à la vision de l’art développée à l’Akademia, comme une construction totale mêlant danse, musique, poésie, artisanat et arts plastiques, dans un même mouvement
+++
ATELIERS PUBLICS
VENDREDI 2 FEVRIER
Hors-les-murs : Cité des Arts
Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être
À la Cité Internationale des Arts / studio 8217 - 2e étage bâtiment A
13h-17h
PERFORMING URBAN SOUNDSCAPES
ATELIER AVEC MERCEDES AZPILICUETA
En collaboration avec l’atelier Theatrum Mundi, lié à la Chaire Villes Globales du Collège d’Etudes Mondiales de la Fondation Maison des Sciences de l’Homme
Le travail de Mercedes Azpilicueta explore les qualités affectives du langage et de la voix, la dimension politique du désir féminin et les liens entre les formes d’incarnation, les glocalités et la notion de résistance.
Cet atelier est organisé à la suite d’un premier workshop, « The body as research tool : Performing urban soundscape », en collaboration avec Theatrum Mundi, qui interrogeait les modalités de compréhension de l’espace urbain et de ses implications sociales par le prisme du son, du corps et de la voix. A travers exercices d’écoute, de description sonore et d’interprétation vocale, les participant.e.s investiront le potentiel du corps comme outil de recherche et de perception sensorielle et critique.
Langue : Anglais
17h-18h
ATELIER ENFANTS AVEC MERCEDES AZPILICUETA
Age : 6-10 ans
En mêlant pratique du dessin et exercices vocaux, les enfants sont invités à imaginer une histoire collective. En utilisant la voix, ils testeront diverses manières d’interpréter les dessins, en empruntant des identités fictives. L’atelier propose ainsi de faire l’expérience des différences et des mutations qui peuvent entrer en jeu dans la manière dont on se définit soi-même.
18h-20h
HELLS, SMELLS AND SHAME
ATELIER AVEC MERCEDES AZPILICUETA
Le travail de Mercedes Azpilicueta explore les qualités affectives du langage et de la voix, la dimension politique du désir féminin et les liens entre les formes d’incarnation, les glocalités et la notion de résistance. Cet atelier prend pour point de départ un « script » développé au cours de la résidence de Mercedes Azpilicueta à la Villa Vassilieff. Il aborde les liens entre les problématiques corporelles et géopolitiques à partir de références très diverses, tirées de l’art contemporain ou médiéval, du langage poétique ou vernaculaire, et de perspectives féministes ou transculturelles. A travers une série d’exercices vocaux, il s’agit de tester les manières dont la voix peut servir d’outil de navigation collective, entre unisson et dissonance, en acceptant les décalages et les différences comme des situations productives pour être et agir ensemble.
Langue : Anglais
SAMEDI 3 FEVRIER
Hors-les-murs : Cité des Arts
19h-22h
Le travail de Mercedes Azpilicueta explore les qualités affectives du langage et de la voix, la dimension politique du désir féminin et les liens entre les formes d’incarnation, les glocalités et la notion de résistance.
A travers des exercices vocaux et physiques, l’atelier explorer des voies de perception alternatives, sur la base de techniques A.S.M.R. (« autonomous sensory meridian response »), et en expérimentant différentes interactions entre les corps, des sons amplifiés et des objets spécifiques. Il s’agira ainsi de mettre en jeu d’autres sens, comme l’ouïe, l’odorat ou le toucher, pour remettre en question le statut dominant du regard, afin de créer un ensemble d’outils qui prennent en compte l’ensemble des potentialités du corps.
« Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être » proposera une expérience inédite pendant 36h en continu avec la participation de centaines d’artistes, chercheurs, chercheuses et groupes de travail venu.e.s d’horizons géographiques et disciplinaires très variés. Au cœur du projet : réunir, au sein d’espaces de travail, des groupes de personnes et collectifs hétérogènes autour de questions urgentes de notre monde contemporain. Ils investiront plusieurs espaces de la Cité internationale des arts à Paris, lieu de vie ouvert au dialogue entre les cultures, en invitant les visiteurs à réfléchir sur le présent et à esquisser ensemble des voies d’avenir. Le fil conducteur de ce foisonnant programme est l’univers romanesque de The Compass Rose (1982), un recueil de nouvelles de l’auteure américaine de science-fiction Ursula K. Le Guin.
Pour plus d’informations, cliquez ici
+++
MERCREDI 7 & JEUDI 8 FEVRIER
ATELIERS POUR ÉTUDIANTS
Le premier atelier conçu par Mercedes Azpilicueta propose d’envisager d’autres manières de transmettre et d’incarner une recherche artistique, en prenant pour point de départ un ensemble hétérogène de références artistiques et littéraires ainsi que des vies et trajectoires d’artistes, depuis des perspectives subjectives et performatives. A partir de la pratique de Mercedes Azpilicueta, le deuxième atelier propose de tester et d’interroger les protocoles et rituels permettant d’initier un travail collectif à travers la construction de situations performatives éphémères. Différents collectifs à géométrie variable seront mis en jeu : celui formé par les étudiant.e.s, mais aussi par les objets, les références et les trajectoires artistiques et intellectuelles mobilisés à travers la recherche de Mercedes. Il s’agira d’expérimenter l’importance de l’écoute dans la formation des collectifs.
Participant.e.s : étudiant.e.s de l’université Paris 8 : Master Projets Culturels et Artistiques / Séminaire « Les Institutions de l’Art » sous la direction d’Emanuele Quinz & Master Scènes du Monde / Écritures et dramaturgies collectives contemporaines / Théories et pratiques contemporaines de la création collective sous la direction de Chloé Déchery
Partager