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    Villa Marie Vassilieff
    Chemin de Montparnasse
    21 avenue du Maine

    75015 Paris
    +33.(0)1.43.25.88.32
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  • Akademia : Performing Life

    Avec : (-)auteur, Mercedes Azpilicueta (Pernod Ricard Fellow 2017), Ieva Balode,
    Yaïr Barelli, Aia Bertrand, Raymond Duncan, Ieva Epnere, Barbara Gaile,
    Daiga Grantina, Myriam Lefkowitz, Mai-Thu Perret, Andrejs Strokins

    Exposition du 13.01 au 24.03.2018
    Commissariat de Solvita Krese, Inga Lāce (Latvian Center for
    Contemporary Art) & Camille Chenais

    Flyer de l’exposition

    L’Akademia, une com­mu­nauté et école ins­tal­lée des années 1910 aux années 1970 à Paris, fut fondée par Raymond Duncan et codi­ri­gée par Aia Bertrand. Elle aspi­rait à créer un mode de vie syn­thé­ti­sant tra­vail, arts et mou­ve­ments. À tra­vers la pré­sen­ta­tion d’archi­ves, d’œuvres contem­po­rai­nes et d’objets pro­duits par l’Akademia, cette expo­si­tion sou­haite exa­mi­ner les récits et la phi­lo­so­phie émanant de cette école en tant que poten­tiel­les alter­na­ti­ves aux modè­les tra­di­tion­nels d’éducation, de créa­tion et de vie com­mu­nau­taire, tout en ques­tion­nant la pos­si­bi­lité pour de telles com­mu­nau­tés de se tour­ner vers l’excen­tri­cité et le radi­ca­lisme.

    Télécharger le dos­sier de presse


    L’expo­si­tion


    L’expo­si­tion Akademia : Performing Life (Akademia : per­for­mer la vie) se penche sur les récits et la phi­lo­so­phie émanant de l’Akademia, une com­mu­nauté et une école, qui, des années 1910 aux années 1970, pro­po­sait des cours de danse, d’art et d’arti­sa­nat, accueillait une gale­rie d’art, une maison d’édition et mon­tait des pièces de théâ­tre et de danse. Fondée par Raymond Duncan (1874-1966), dan­seur et artiste amé­ri­cain, et codi­ri­gée à partir de 1920 par Aia Bertrand (1891 – 1977), dan­seuse et écrivaine let­tone, l’Akademia fut une incar­na­tion de leur syn­cré­tisme idéo­lo­gi­que qui mêlait prin­ci­pes socia­lis­tes, désir de ravi­ver la Grèce anti­que et un mode de vie « natu­rel » letton. L’expo­si­tion sou­haite explo­rer les idées incar­nées par l’Akademia comme de poten­tiel­les alter­na­ti­ves aux modè­les tra­di­tion­nels d’éducation, de créa­tion et de vie com­mu­nau­taire. Mais, elle reconnaît et exa­mine également le risque pour des com­mu­nau­tés uto­pi­ques, qui sui­vent par­fois sans esprit cri­ti­que les idées d’un unique chef de file, de se tour­ner vers le radi­ca­lisme.

    Comme défendu par Raymond Duncan dans sa phi­lo­so­phie connue sous le nom d’actio­na­lisme, les acti­vi­tés de l’Akademia s’atta­chaient prin­ci­pa­le­ment aux actions mêmes – per­for­man­ces artis­ti­ques live, leçons de gym­nas­ti­que tra­vail phy­si­que – plutôt qu’à la contem­pla­tion. N’ayant jamais été sys­té­ma­ti­que­ment docu­men­tées, elles pré­sen­tent aujourd’hui beau­coup d’énigmes aux cher­cheur.e.s. À l’excep­tion de son jour­nal men­suel, New-Paris-York, qui illus­tre clai­re­ment les points de vue de Raymond Duncan sur l’art et la société, les infor­ma­tions se révè­lent sous la forme d’un puzzle mêlant les archi­ves fami­lia­les conser­vées aux États-Unis, les his­toi­res de pro­ches et d’adep­tes de Duncan, ainsi que des maté­riaux pro­ve­nant de biblio­thè­ques pari­sien­nes et let­to­nes. Au sein de l’expo­si­tion, la recher­che archi­vis­ti­que sur l’Akademia est pré­sen­tée parmi des oeu­vres d’artis­tes invité.e.s à réflé­chir sur l’héri­tage de la com­mu­nauté, la vie d’Aia Bertrand, les notions de péda­go­gie alter­na­tive, d’auto­ges­tion ainsi que les liens entre art et arti­sa­nat. Travailler sur l’héri­tage de l’Akademia, c’est voir l’his­toire deve­nir vivante au moment de son écriture : tis­sant non seu­le­ment des faits mais également des inter­pré­ta­tions, des sou­ve­nirs, des sup­po­si­tions ainsi que les voix d’artis­tes contem­po­rains.

    L’Akademia a occupé, au cours de ses pre­miè­res années d’exis­tence, une posi­tion impor­tante mais sou­vent ambi­guë dans l’écosystème artis­ti­que pari­sien. Comme beau­coup d’uto­pies col­lec­ti­ves du début du XXe siècle, ce n’était ni un lieu de vie, ni une école au sens clas­si­que du terme, mais plutôt une com­mu­nauté à géo­mé­trie varia­ble réunie autour de Raymond Duncan et de sa phi­lo­so­phie et s’impli­quant dans des acti­vi­tés comme la danse, la musi­que, la dis­cus­sion, le tis­sage ou la pein­ture. En effet, les mem­bres de la com­mu­nauté tis­saient leurs pro­pres vête­ments et pro­dui­saient des san­da­les en cuir de style grec et des écharpes en soie pour la vente, une dimen­sion que Barbara Gaile retrace à tra­vers ses soies tein­tes. Le tra­vail de Mercedes Azpilicueta fait, lui, écho à la vision syn­cré­ti­que de l’art déve­lop­pée par Duncan, avec des par­ti­tions bro­dées qui for­ment le point de départ à son tra­vail per­for­ma­tif.

    À 17 ans, Raymond Duncan conçut une théo­rie du mou­ve­ment basée sur l’économie du tra­vail et la cons­cience du corps en labeur. Il déve­loppa également une méthode de gym­nas­ti­que des­ti­née à pré­pa­rer les corps à la danse qu’il voyait comme un outil de salut pour l’huma­nité. Au cours de quatre ses­sions de work­shop, Yaïr Barelli tra­vaillera à réin­ven­ter et à étendre ces pre­miè­res théo­ries à tra­vers des pra­ti­ques phy­si­ques comme le yoga et la danse, afin de créer une expé­rience col­lec­tive ainsi qu’une trace que l’on pour­rait qua­li­fier de « pièce ». Dans Equal Tense, Ieva Balode s’ins­pire, elle, de danses reflé­tant les notions d’égalité inter­cultu­relle, sexuelle et humaine. Promouvant une vie saine et simple, un retour à la nature, une dif­fu­sion de l’art dans la vie quo­ti­dienne et une libé­ra­tion des normes sexuel­les et fami­lia­les, Raymond Duncan s’oppo­sait for­te­ment à l’indus­tria­li­sa­tion, au capi­ta­lisme et au mode de vie bour­geois, qui selon lui étaient à l’ori­gine de la déshu­ma­ni­sa­tion de la vie moderne. Dans Green School, Ieva Epnere choi­sit de tra­vailler sur les notions d’éducation alter­na­tive, qu’elle met en avant à tra­vers l’exem­ple d’un jardin d’enfants, la Green School, ins­tal­lée dans la ban­lieue de Riga à partir de 1900, dont l’appro­che péda­go­gi­que résonne avec celle l’Akademia.

    Aia Bertrand et des élèves de l’Akademia, photographiés par Raymond Duncan vers 1924. Courtesy : Duncan Collection

    Si l’excen­tri­cité de Raymond Duncan acca­pa­rait sou­vent l’atten­tion, l’expo­si­tion met également en lumière les nom­breu­ses vies d’Aia Bertrand, dont le rôle n’a pas encore été plei­ne­ment reconnu. Danseuse, tis­se­rande, éditrice des publi­ca­tions de l’Akademia, elle diri­geait la gale­rie d’art, les concerts heb­do­ma­dai­res, la pro­duc­tion de san­da­les et les pro­duc­tions théâ­tra­les. Elle était également une per­son­na­lité clef de la com­mu­nauté let­tone à Paris : pen­dant un temps, l’ambas­sade de Lettonie fut même accueillie dans le bâti­ment de l’Akademia, lui confé­rant un rôle au sein de la diplo­ma­tie cultu­relle. Mettant en évidence les man­ques qui accom­pa­gnent sou­vent la recher­che, Myriam Lefkowitz recueille des pen­sées sur la vie d’Aia Bertrand grâce plu­sieurs séan­ces d’hyp­nose, puis uti­lise les récits ainsi créés comme points de départ pour une per­for­mance. Daiga Grantina, dans Ink waves cobble bread, évoque, elle, les bizar­re­ries de Duncan, son image publi­que peu conven­tion­nelle ainsi que la sil­houette du couple qu’il for­mait avec Aia Bertrand. Dans cette sculp­ture, l’uti­li­sa­tion du noir
    pro­fond, du pain et de formes en cour­bes appa­rais­sent comme des clins d’oeil à l’encre de la presse, à la danse et à vie quo­ti­dienne de l’Akademia.

    L’Akademia orga­ni­sait sou­vent des spec­ta­cles et débats phi­lo­so­phi­ques sur des sujets qu’elle consi­dé­rait comme liés à la vie moderne ou source d’enjeux poli­ti­ques (-)auteur évoque l’esprit de l’Akademia – une maison ouverte à la créa­ti­vité radi­cale – en acti­vant l’espace d’expo­si­tion par des per­for­man­ces. Andrejs Strokins cher­che, lui, des simi­li­tu­des visuel­les entre des pho­to­gra­phies typi­ques de l’entre-deux-guer­res et de l’époque sovié­ti­que en Lettonie et celles des per­for­man­ces qui eurent lieu à l’Akademia. À tra­vers ces jux­ta­po­si­tions, il tente de com­pren­dre com­ment des idéo­lo­gies et régi­mes poli­ti­ques dif­fé­rents peu­vent pro­duire des formes esthé­ti­ques simi­lai­res.

    En guise de contre­point aux pro­mes­ses uto­pi­ques des débuts de
    l’Akademia, est pré­senté une partie du projet The Crystal Frontier de
    Mai-Thu Perret qui s’atta­che à une com­mu­nauté fémi­niste uto­pi­que qui
    com­bine poli­ti­que fémi­niste radi­cale, lit­té­ra­ture, arti­sa­nat et avant-garde.

    Vue de l’exposition « Akademia : Performing Life », Villa Vassilieff, Paris, 2018.
    Barbara Gaile, La Verticale, 2017 et des photographies provenant de la Duncan Collection.
    Courtesy : Barbara Gaile and Duncan Collection.
    Image : Aurélien Mole

    Akademia : Perfoming Life est réalisée en collaboration avec le Latvian Centre for Contemporary Art à Riga dans le cadre du projet de recherche et d’art contemporain Portable Landscapes qui examine les récits d’artistes lettons exilés ou émigrés à Paris, New York, Berlin et en Suède, les restituant dans les contextes élargis de l’histoire de l’art au 20ème siècle, des flux de migration et de la mondialisation. L’exposition sera présentée au Latvian National Museum of Art au printemps 2018.
    Akadémia : Performing Life se déploie sur deux chapitres à la Villa Vassilieff et au Latvian National Museum of Art ; l’exposition est co-produite par le Latvian Centre for Contemporary Art et Bétonsalon – Centre d’art et de recherche.

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