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    Villa Marie Vassilieff
    Chemin de Montparnasse
    21 avenue du Maine

    75015 Paris
    +33.(0)1.43.25.88.32
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  • La Permanence

    19/09 - 30/09/2017
    Montage de "La Permanence", septembre 2017. Image : Mathilde Assier

    La Permanence

    Dans le cadre de la rési­dence de Koki Tanaka (Pernod Ricard Fellow 2017)
    Du 19 au 30 sep­tem­bre 2017

    Repiquer un plant de basi­lic, cirer l’esca­lier, dis­cu­ter d’une expo­si­tion en cui­si­nant un repas, pla­ni­fier un pro­gramme d’événements, pren­dre soin d’une oeuvre, régler une fac­ture, net­toyer le bar… Autant d’acti­vi­tés essen­tiel­les à la vie d’une ins­ti­tu­tion et pour­tant invi­si­bles, dis­si­mu­lées, voire déva­lo­ri­sées. Avec La Permanence, Koki Tanaka (Pernod Ricard Fellow 2017) choi­sit de remet­tre la vie et le tra­vail quo­ti­diens de l’équipe et de ses inter­lo­cu­teurs (tech­ni­ciens, artis­tes, pro­fes­sion­nels divers, amis) au coeur de la vie publi­que de la Villa Vassilieff.

    Depuis plu­sieurs années, Koki Tanaka assem­­ble des col­­lec­­tifs tem­­po­­rai­­res autour d’acti­­vi­­tés qui s’effor­­cent de rendre visi­­­bles des situa­­­tions habi­­­tuel­­­le­­­ment igno­­­rées de notre quo­­­ti­­­dien. Durant sa rési­­dence dans le cadre du Pernod Ricard Fellowship, la Villa Vassilieff se trans­­forme en « per­ma­nence », s’ouvrant à des artis­­tes, com­­mis­­sai­­res, cher­cheurs/ses, phi­­lo­­so­­phes, éducateurs/trices, mili­­tant-e-s ou encore étudiant-e-s pour déployer un cer­­tain nombre de conver­sa­­tions tou­­chant à des sujets très variés, mais ayant tous en commun de s’inter­­ro­­ger sur les pos­­si­­bles maniè­­res d’agir sur le monde dans lequel nous vivons, que ce soit à tra­­vers l’éducation, l’hos­­pi­­ta­­lité ou encore l’écologie.

    Chaque jour, du mardi au samedi de 11h à 19h, le public est invité à par­ta­ger les espa­ces de la Villa Vassilieff avec un contin­gent de plan­tes vertes, de livres ouverts ou fermés, d’odeurs de cui­sine, de vidéos de Koki Tanaka, l’équipe de per­ma­nence et ses dif­fé­rent-e-s invité-e-s, au gré de ren­contres et d’ate­liers annon­cés ou impro­vi­sés.

    NOTE D’INTENTION DE KOKI TANAKA

    "Nous sommes à l’ère d’une nou­velle vague de natio­na­lisme, de xé­no­pho­bie et de conser­va­tisme. Nous assis- tons à l’émer­gence de mou­ve­ments d’extrême droite en Europe, en Asie et aux États-Unis. Ironiquement, ces mou­ve­ments imi­tent les stra­té­gies de la gauche. Ils émer­gent en tant que mou­ve­ments de mobi­li­sa­tion popu- laires. Ils se pré­sen­tent comme un sys­tème dé­mo­cra­ti­que, car ils se consi­dè­rent comme une majo­ri­té, afin de nier le mul­ti­cultu­ra­lisme — l’acte de vivre avec quelqu’un qui pour­rait venir d’un contexte tota­le­ment diffé- rent. La peur du ter­ro­risme amène les gens à adop­ter une men­ta­li­té encore plus conser­va­trice. Et à la fin, il n’est pas aussi facile de dis­tin­guer entre « nous » et « eux ». Comment pou­vons-nous, artis­tes, com­mis­sai­res, cri­ti­ques d’art, penser notre socié­té et ses situa­tions dif­fé­rem­ment ?

    Mon projet pour la Villa Vassilieff consiste à créer un groupe, comme un groupe d’étude, pour pro­vo­quer des situa­tions d’appren­tis­sage entre et avec les uns et les autres. Afin d’ima­gi­ner la manière de former ce groupe, je me ré­fère à deux metho­do­lo­gies du passé : les grou­pes de ré­sis­tants et les col­lec­tifs d’artis­tes.

    Voici ce qu’on m’a raconté lors de mes ren­contres à Paris : pen­dant la Seconde Guerre mon­diale, plu­sieurs grou­pes de ré­sis­tants étaient actifs à Paris, alors que la ville était occu­pée par les nazis. Ces grou­pes étaient for­més par des com­mu­nis­tes, des tra­vailleurs immi­grés, des anti­fas­cis­tes. Les femmes étaient très acti­ves dans les grou­pes de ré­sis­tance, bien qu’elles n’aient pas le droit de vote et ne soient pas repré­sen­tées dans les ins­ti­tu­tions poli­ti­ques offi­ciel­les. Ils se ren­contraient dans des lieux ordi­nai­res comme les lave­ries automa- tiques, les clubs de sport, des cafés ou des musées afin d’échan­ger leurs idées et leurs plans d’atta­ques ou peut-être juste pour pro­fi­ter de leur com­pa­gnie mutuelle et parler libre­ment dans des moments aussi som­bres. Paris est une ville pour les artis­tes, mais aussi pour les col­lec­tifs d’artis­tes. Dans le passé, la ville a accueilli de nom­breux artis­tes immi­grés, des artis­tes deman­deurs d’asile ou des étu­diants étran­gers en art, en les en- cou­ra­geant à être artis­tes. Ces artis­tes ont formé des grou­pes ou ont lancé des mou­ve­ments. Ils ont dis­cu­té ensem­ble, ont bu ensem­ble, tra­vaillé et expo­sé ensem­ble.

    Je m’inté­resse à ces deux types de grou­pes : des grou­pes clan­des­tins (grou­pes de ré­sis­tants), et des grou­pes plus sou­ples et ouverts (col­lec­tifs d’artis­tes). J’aime­rais m’y ré­fé­rer afin de repen­ser « notre » situa­tion so- ciale à Paris, en Europe et dans le monde. Je pro­pose de former un col­lec­tif d’artis­tes fictif qui se ren­contrera aux endroits mêmes où la ré­sis­tance a tenu ses réu­nions secrè­tes. Il y aura une série d’acti­vi­tés : dis­cus­sions autour de l’actua­li­té, par­tage de repas, pro­me­na­des, pro­jec­tions de films, musi­que live, etc. Les acti­vi­tés se- ront dé­ve­lop­pées avec les mem­bres du groupe."

    Koki Tanaka, 18 juin 2017

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