Teo Hernández : Éclater les apparences
Exposition du 8.02 au 27.04.2019
Commissariat de Andrea Ancira
- Flyer de l’exposition Teo Hernández, Éclater les apparences
En février 2019, la Villa Vassilieff - Pernod Ricard Fellowship s’associe au Centre Pompidou pour inaugurer une exposition dédiée au cinéaste mexicain Teo Hernández sous le commissariat d’Andrea Ancira, première résidente du Pernod Ricard Fellowship, programme mené conjointement par la Villa Vassilieff et Pernod Ricard depuis 2016. A l’occasion de cette exposition, une sélection de films de l’artiste, rarement présentés au public, sera visible dans les espaces de la Villa Vassilieff. Cette exposition est conçue en partenariat et en complicité avec le Centre Pompidou et l’Institut Culturel Mexicain de Paris, qui présenteront également des expositions autour de Teo Hernández au printemps 2019. Une première version de cette exposition à eu lieu au printemps 2018 au Centro de la Imagen (Mexico) en partenariat avec Pernod-Ricard et le Centre Pompidou.
Les films de Teo Hernández nous rappellent que le pouvoir subversif des images ne provient pas de leur capacité à refléter ou à reproduire le réel ; mais plutôt d’une force capable d’invoquer des savoirs plus profonds ou des sensations extrasensorielles, similaires à un rituel ou une expérience magique. Hernández est une figure singulière du cinéma français et mexicain, qui depuis son exil « auto-imposé » en France, s’est consacré à une pratique du cinéma expérimental qu’il développa au sein de la communauté homosexuelle et de celle de la contre-culture parisienne de la fin des années 60 et des années 70. Semblable à une pratique chamanique, la technique cinématographique d’Hernández explore d’autres manières de voir, d’entendre, et, en définitive, d’autres corps, qui induisent de nouvelles manières de sentir, de recréer et de réécrire le monde. À l’aide de son objectif indocile, Teo Hernández produit des essais intimes et auto‑réflexifs qui déconstruisent et remettent en question nos sensibilités, afin de restaurer le corps en tant que principe actif du désir. En déstabilisant les bases de la narration, de l’objectif de la caméra et de multiples autres éléments du langage cinématographique, Teo Hernández interroge non seulement son identité individuelle et artistique mais également la fonction même du cinéma.
- Teo Hernández, Flyer de la projection de Foire du Trône au ciné-club Saint-Charles, París, 1982. Courtesy : Michel Nedjar
Teo Hernández : Éclater les apparences est le résultat d’une recherche curatoriale de longue durée autour du travail et des archives du réalisateur. Entre 1968 et 1991, ce dernier a produit environ 160 films de différentes tailles et formats (8mm, Super-8 et 16mm). L’exposition inclut des matériaux non seulement issus de son archive personnelle, mais également de ses proches collaborateurs, amis et famille. Située au carrefour de trois thèmes (Le Je autobiographique, Vertige des corps, Villes intimes), l’objectif de l’exposition est de mettre en valeur la volonté radicale du réalisateur de créer un cinéma tactile, éclairé par les arts performatifs et la dance contemporaine, afin d’invoquer des corps et réalités à venir. Ce projet ne propose pas une interprétation canonique de son travail, mais une expérience de certains des intérêts, obsessions, et désirs de Teo Hernández, comme les concept d’identité, de corps et de vie urbaine.
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