Teo Hernández & Andrea Ancira
- Pascal Martin, Portrait deTeo et Pascal, Paris, Courtesy : Artemisa Hernández.
Teodoro Hernández est un artiste, réalisateur et écrivain, né à Hildalgo (Mexique) en 1939. Durant ses études d’architecture à l’Universidad Nacional Autónoma de México, il fonde le Centre Experimental de Cinématographie (CEC). En 1960, l’Institut Français de l’Amérique Latine (I.F.A.L) finance le premier projet du groupe : un documentaire sur les activités culturelles de l’Institut ; le film reste inachevé et le groupe se sépare. En 1966, il s’installe à Paris. De 1968 à 1970, il réalise des films en super 8 à Londres, à Paris, dans plusieurs villes du Maroc (Tanger, Essaouira et Zagora) et à Copenhague. Puis il tourne Michel là-bas, avec Michel Nedjar au Maroc (mars-avril 1970), il voyage durant six ans à travers l’Afrique du Nord, l’Europe, la Turquie, le Moyen Orient, l’Inde, le Népal et l’Amérique centrale. De retour à Paris en 1976, il réalise Salomé et participe l’année suivante au collectif Jeune Cinéma à Paris. En 1977, il réalise Cristo, qui fait partie d’une série sur la Passion en quatre volets avec Cristaux (1978), Lacrima Cristi (1979-1980) et Graal (1980). Avec ses amis ciné-artistes Michel Nedjar, Jacques Haubois aka Jakobois et Gaël Badaud, il fonde en 1980 le collectif MétroBarbèsRochechou Art. Son travail est mis à l’honneur par la Cinémathèque française en 1979, puis le Centre Pompidou lui consacre une rétrospective en 1984. Dans les années 1980, intéressé par la relation entre l’image le mouvement et les corps, il collabore étroitement avec la troupe de danse Studio DM de Catherine Diverès et Bernardo Montet. Avec eux, il crée une pratique cinématographique mêlant cinéma littérature et danse. Teo Hernández est également photographe et écrivain (poèmes, notes et réflexions sur le cinéma, collaboration littéraire dans plusieurs revues).
Atteint du virus du sida, il décède le 22 août 1992, il est enterré au Père Lachaise. De la fin des années 1960 à sa disparition en 1992, il réalise plus d’une centaine de films, la plupart en super 8. Peu de temps avant sa mort, il légue son oeuvre cinématographique et ses dossiers personnels à Michel Nedjar, qui en fait don au Centre Pompidou afin qu’ils soient conservés et diffusés. Depuis, le Centre Pompidou conserve le Fonds Teo Hernández qui regroupe documents, films, carnets et textes de l’artiste.
Andrea Ancira (Mexico, 1984) est une curatrice indépendante, écrivaine, éditrice et chercheuse basée à Mexico. Elle a conduit et coordonné des séminaires sur la théorie critique et le marxisme, les pratiques de l’art sonore et les pratiques archivistiques au sein de divers musées et universités de Mexico. Elle a travaillé en tant que chercheuse au sein du Ministère de la Culture du Mexique, en tant qu’assistante curatoriale au MUAC (Museo Universitario Arte Contemporáneo) et en tant que commissaire associée au Centro de la Imagen. En 2016, elle a reçu une bourse de recherche curatoriale de la Jumex Foundation et fut la première résidente du Pernod Ricard Fellowship à la Villa Vassilieff. En 2017, et grâce au soutien du Board of Contemporary Art (PAC), elle pris part au Curatorial Program organisé par Independent Curators International (ICI) à la Nouvelle Orléans. En 2018, elle est invitée à assister la coordination du Curatorial Program de l’ICI à Mexico et participe à la School of Art Criticism de La Tallera/Siqueros Project. Elle est actuellement la coordinatrice éditoriale de Buró-Buró. Elle collabore à la réalisation de publications dans le champ des sciences sociales et de l’art contemporain. Ses recherches portent sur le rôle des pratiques artistiques expérimentales dans le façonnage des identités, des sensibilités et des débats sociaux. En examinant ces pratiques, que ce soit dans le domaine du son ou de l’image, elle aborde leur possible implication dans une construction des communs. Le point de vue depuis lequel elle explore ces phénomènes s’appuie sur une multitudes de cadres théoriques comme le marxisme, l’histoire des cultures et des politiques contemporaines, le féminisme et les études postcoloniales, parmis d’autres.
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